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Les habitants de la Nouvelle-Orléans se sont d’abord installés dans les hautes terres, près de la rivière Mississippi, puis grâce à la technologie liée aux systèmes de gestion de l’eau au début du 20e siècle, afin de drainer l’eau des marécages, le développement s’est étalé. C’est ce qui a mené au développement des banlieues de la Nouvelle-Orléans, amenant des défis pour la gestion de l’eau, la protection contre les inondations et la capacité de la ville à connecter les gens avec les opportunités d’emplois régionaux. (Resilient N.O. Strategy, 2015). On dénombrait en 2000 presque autant de gens qu’en 1940 (sans compter la région métropolitaine), mais qui occupaient près du double de territoire.

 

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Quatre grandes périodes 

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Avant 1940 : L’époque des grands changements

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Réclamée par l’explorateur Robert Cavelier, sieur de La Salle en 1682, la ville de la Nouvelle-Orléans a été fondée en 1718 par Jean Baptiste Le Moyne de Bienville. La ville s’est développée autour du Vieux Carré, une place publique centrale à partir de laquelle le quartier français a évolué. En 1763, la ville a été prise de contrôle par l’Espagne à la suite du traité de Paris, ce qui est venu marqué l’architecture particulière de la ville. En 1788, un feu important est venu raser une grande partie de l’architecture française de la ville. En 1800, la Louisiane est cédée des espagnols aux français et Napoléon la vend aux États-Unis trois ans plus tard. Bien que le territoire ait été administré par divers pays, les gens ont gardé leur racines françaises perceptibles par la culture et le quartier français aux cottages créoles. Alors que les Américains prospéraient, les Français et les Créoles de la Nouvelle-Orléans rejetaient toujours socialement les riches propriétaires de plantations. Les Américains sont donc restés simplement sur le terrain neutre de Canal Street et ont découpé leurs propres quartiers, à partir de ce qui est maintenant le quartier central des affaires, le quartier des entrepôts et jusqu’à travers le quartier des jardins et le centre-ville. 

 

Au milieu du XIXe siècle, la plus forte concentration de millionnaires en Amérique se trouvait entre la Nouvelle-Orléans et Baton Rouge, une fortune alimentée par l’économie esclavagiste et d’énormes plantations de canne à sucre le long du fleuve Mississippi. La guerre civile est venu modifier le cours de l’histoire, puisqu’elle a engendré une grande période de pauvreté, de tensions raciales et un gouvernement chaotique. Cependant, durant les années 1920 la ville reprend son souffle, ignorant la prohibition et accueillant les voyageurs. C'était une période d'exaltation culturelle. Les artistes, les auteurs et les aventuriers ont découvert le quartier français, la ville est en renaissance. À cette époque, les gens ont appris à vivre avec l’eau, depuis les débuts de la colonisation, ils savent comment la gérer passivement avec des endroits où elle peut s’écouler naturellement. C’est le début des premières améliorations pour la gestion de l’eau où on entame l’aménagement des rivières et canaux. La ville se développe autour d’une logique d’avancées technologiques  du domaine de l'ingénierie. En 1913, Albert Baldwin Wo, un ingénieur de la ville de la NOuvelle-Orléans invente la Wood Screw Pump qui révolutionne le développement urbain et permet ainsi à la ville de se développer dans les marais maintenant drainés au bord du Lac Pontchartrain. C’est l’ère de l’organisation et des retombées issues de l’industrialisation, la ville établit son premier plan directeur de drainage en 1895 et ainsi elle demande la construction d’énormes nouvelles stations de pompage et de gigantesques ponceaux en béton enterrés.

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Deuxième guerre mondiale à 1990 : Le demi-siècle des banlieues

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Les quartiers qui sont construits après la Seconde Guerre Mondiale sont principalement composés de subdivisions unifamiliales de style banlieue, séparées par des centres commerciaux linéaires, d’autres zones de vente au détail et des grands projets multifamiliaux. Ce sont généralement des zones axées sur les déplacements de véhicules qui ne favorisent pas l’appropriation des lieux à l’échelle de la rue. Entre 1940 et 1950, la démographie de la ville croît de près de 133 000 personnes, étant donné que l’économie était basée sur le commerce, l’énergie et le tourisme et avait secteur industriel relativement petit, il n’a pas été aussi affecté par les baisses du secteur manufacturier que les autres villes américaines. Cependant, de 1960 à 1990 la ville de la Nouvelle-Orléans souffre d’un déclin de sa population de 21% entre 1960 et 19990, surtout à cause de la crise pétrolière des années 80.

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De 1990 à 2005 : Les petits ménages et la stabilisation urbaine avant la catastrophe de l’ouragan Katrina

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La population se stabilise, mais perd tout de même plus de 10 000 habitants, jusqu’en 2000. Cependant, cette diminution est due à la taille réduite des ménages plutôt qu’à une migration de sortie. L’économie se stabilise et les secteurs des congrès et du tourisme se développent. En 2000, 40% du parc de logements de la ville avaient été construit depuis 1960, principalement sous la forme de maisons unifamiliales de style suburbain. La ville suit donc la tangente du développement périurbain et étalé sous l’ensemble de son territoire. Plusieurs autres logements (26 000) sont également vacants, dont certains non contaminés, tels que ceux destinés à la vente ou à la location, et les résidences secondaires inoccupées. Les centres commerciaux de divers quartiers sont également en déclin.

 

Concernant la gestion de l’eau, la ville adopte une approche de dominance de la nature et surestime ses capacités à faire face aux événements environnementaux extrêmes. L’eau est gardée en dehors de la ville, puisqu’elle s'est étendue au nord, une digue le long du lac Pontchartrain est devenu nécessaire pour bloquer les ondes de tempête et les marées hautes. La ville se retrouve donc isolée de la nature. Dans de nombreuses parties de Jefferson et de la Nouvelle-Orléan, à l'est, les digues rendent des sections du bord du lac inaccessible au public.

De l’ouragan Katrina à aujourd’hui : La population en voie de rétablissement

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Alors que l'ouragan Katrina et l'échec du système de digues ont gravement compromis les progrès de la ville, plus de 10 ans après la tempête, la ville a relevé de nombreux défis. Aujourd'hui, de nouveaux défis se posent à la région: le changement climatique et la hausse du niveau de la mer, l'affaissement du sol et l'érosion des côtes, ainsi que le manque d'équité et de possibilités de croissance et de développement pour tous les habitants de la Nouvelle-Orléans. La ville n’a donc plus de choix et doit changer d’orientation, c’est à ce moment qu’on passe d’un paradigme basé sur une vision de résistance à une approche d’adaptation et de mitigation des risques liés aux changements climatiques et aux événements catastrophiques. Des changements dans l’utilisation des sol résidentiels sont également survenus suite à l’ouragan Katrina. Ils sont principalement dus à l’impact des inondations et à une diminution de la population résidentielle plutôt qu’à un quelconque effort intentionnel visant à modifier le caractère résidentiel des quartiers avant la tempête. D’ailleurs en 2014, la ville comptait environ 40 901 adresses résidentielles vacantes, soit 21,4% du parc total de logements de la ville (191 310).

 

Les quartiers résidentiels ayant subi des inondations importantes, en particulier la Nouvelle-Orléans Est, manquent de commerces de proximité. D’autant plus que le commerce au détail est en déclin depuis le milieu des années 1980, mais a connu une légère hausse, à l'instar de nombreux autres quartiers de la ville.

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